(fil-fax 29/01/15)
Les deux Ceser (Conseil économique, social et environnemental de Région) de Basse et de Haute-Normandie appellent à ce que la future région Normandie soit d’abord attentive « au quotidien de la population » et aux « inégalités territoriales », dans l’avis que les deux assemblées ont adopté dans la même journée de mercredi, d’abord à Rouen puis à Caen.
Les deux assemblées répondaient à une saisine adressée en juillet par les présidents PS des deux régions, Laurent Beauvais et Nicolas Mayer-Rossignol qui souhaitaient une étude « visant à préparer au mieux » la fusion des deux collectivités au 1er janvier 2016. Le travail a été fait même si les délais courts et les incertitudes législatives encore de mises quant à la répartition des compétences, rendent le rapport à moitié abouti. Plusieurs membres du conseil s’en sont fait l’écho lors du débat final.
L’avis des CESER dresse d’abord un bilan des coopérations et politiques régionales sur des priorités thématiques comme le budget, les contrats de territoire, le numérique, l’environnement, la formation professionnelle, la recherche, l’économie, les transports… Il définit ensuite « les conditions de la réussite » au premier rang desquelles les CESER placent « les attentes au quotidien de la population : santé, transports, éducation ». Les questions ayant trait à l’emploi, à la qualité de la vie, à la vision culturelle, « devront représenter des sujets transversaux de préoccupation » pour la future assemblée régionale normande, insiste l’avis. C’est une « condition primordiale car elle participera activement à l’appropriation par la population et par l’ensemble des acteurs politiques, économiques et associatifs de ce nouvel espace qu’est la Normandie ».
Le risque d’un éloignement du citoyen de la nouvelle collectivité serait tout aussi réel si la question des « inégalités territoriales » n’est pas prise en compte, pointe l’avis des CESER. Le niveau de développement entre territoires est « singulièrement différencié » et « les écarts de développement et/ou de qualité de vie aujourd’hui observés perdurent ou, pire, s’accroissent ». Aussi, recommande le rapport, le projet global devra contenir des dispositions « pour tendre vers une plus grande égalité des territoires ».
Parmi « les objectifs et priorités d’action pour le développement de la Normandie », les CESER placent au premier rang la participation au développement de la Vallée de la Seine et la Ligne nouvelle Paris Normandie (LNPN), comme « projet structurant et fédérateur ». Il faut aussi de « grandes ambitions » avec un enseignement supérieur et une recherche « de haut niveau », la place de « première importance » dans le domaine de l’énergie, la consolidation de l’industrie et « une population mieux formée ».
On retiendra de l’avis des CESER, une prudence toute normande sur un sujet qui pourrait fâcher : quel chef-lieu ? Des deux scénarios – une ou deux capitales – « aucun n’est préférentiel dans la mesure où l’intérêt de chacun dépend de l’évolution du processus décentralisateur ». En résumé : il est urgent de ne pas se prononcer.