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Les barbares

L’éditorial de Patrick Le Hyaric. Chers Georges Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré et tous les autres, nous vous pleurons et nous ne vous oublierons jamais, fidèles à la puissance subversive de votre art qui vient de vous coûter la vie.

 

Il n’y a pas de mot pour nommer l’horrible attentat perpétré hier au cœur de Paris pour éliminer de sang-froid, un à un, nos amis, nos camarades de Charlie Hebdo réunis en conférence de rédaction. Un journal, ses journalistes, ses dessinateurs ont été abattus par des forces de la terreur. D’autres sont blessés dans leur chair. Face à des engins de guerre, ils n’avaient que leur plume pour se défendre.

Des familles sont endeuillées à jamais. Nous les assurons de notre compassion, de notre solidarité. Au-delà de la mort de nos camarades, c’est un attentat contre la création, l’intelligence et le droit de penser qui a été commis. Contre la liberté et la démocratie comme aux heures les plus sombres et les plus tragiques de notre histoire. La terreur et la mort sont les armes brandies contre la fraternité humaine, contre tout débat, contre la culture, contre toute velléité de s’émanciper au nom d’un projet réactionnaire et obscurantiste. Ne nous trompons pas !

C’est la République, ses valeurs, son histoire, ses lumières, sa laïcité qui sont visées. Cette République est celle de la tolérance, du respect de l’autre. Quoi qu’on en pense, l’écriture de Charlie Hebdo, ses dessins, ses caricatures, révèlent des faces cachées des turpitudes de ce monde et de ses acteurs. Pouvoir les publier comme contester leur contenu est partie intégrante du débat démocratique. La République unie doit s’exprimer sans attendre avec la force et la dignité que les circonstances requièrent. Nous serons de toute initiative qui permettra cette expression citoyenne, unie et rassemblée. Évidemment, nous refusons et refuserons de confondre ces barbares avec quelque religion que ce soit et nous amplifierons nos combats contre tous les racismes, l’antisémitisme comme l’islamophobie.

Nous ne pouvons pas non plus accepter le jeu cynique de ceux qui, pour des raisons politiciennes, depuis quelques mois, jouent avec les haines, les racismes, les extrémismes de droite, les amalgames avec micro ouvert pour cracher de différentes manières leur haine de l’étranger. Tout ceci nourrit le climat xénophobe délétère qui enveloppe la France depuis trop de mois. Nous appelons à sortir de ces jeux politiciens.Nous en appelons à la résistance face à l’affaissement du débat public. Les équipes de l’Humanité sont en deuil. Parmi les victimes abattues, avec la froideur et le cynisme le plus abjects, figuraient plusieurs de nos collègues et amis qui participaient chaque jour à enrichir notre journal avec leur immense talent, portant sur les événements du monde un regard critique et cinglant.

Chers Georges Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré et tous les autres, nous vous pleurons et nous ne vous oublierons jamais, fidèles à la puissance subversive de votre art qui vient de vous coûter la vie. Ce terrible drame et ces vies volées nous commandent de défendre pied à pied les valeurs de liberté, de tolérance, de fraternité et d’égalité. Dans ces heures tragiques, dans un contexte où les tensions ne cessent de monter, la République une et indivisible, tolérante, laïque et sociale, doit plus que jamais s’affirmer. Elle doit résister et faire front contre ces lâches et ces barbares.

L'éditorial de Patrick Le Hyaric. Chers Georges Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré et tous les autres, nous vous pleurons et nous ne vous oublierons jamais, fidèles à la puissance subversive de votre art qui vient de vous coûter la vie.

 

Il n’y a pas de mot pour nommer l’horrible attentat perpétré hier au cœur de Paris pour éliminer de sang-froid, un à un, nos amis, nos camarades de Charlie Hebdo réunis en conférence de rédaction. Un journal, ses journalistes, ses dessinateurs ont été abattus par des forces de la terreur. D’autres sont blessés dans leur chair. Face à des engins de guerre, ils n’avaient que leur plume pour se défendre.

Des familles sont endeuillées à jamais. Nous les assurons de notre compassion, de notre solidarité. Au-delà de la mort de nos camarades, c’est un attentat contre la création, l’intelligence et le droit de penser qui a été commis. Contre la liberté et la démocratie comme aux heures les plus sombres et les plus tragiques de notre histoire. La terreur et la mort sont les armes brandies contre la fraternité humaine, contre tout débat, contre la culture, contre toute velléité de s’émanciper au nom d’un projet réactionnaire et obscurantiste. Ne nous trompons pas !

C’est la République, ses valeurs, son histoire, ses lumières, sa laïcité qui sont visées. Cette République est celle de la tolérance, du respect de l’autre. Quoi qu’on en pense, l’écriture de Charlie Hebdo, ses dessins, ses caricatures, révèlent des faces cachées des turpitudes de ce monde et de ses acteurs. Pouvoir les publier comme contester leur contenu est partie intégrante du débat démocratique. La République unie doit s’exprimer sans attendre avec la force et la dignité que les circonstances requièrent. Nous serons de toute initiative qui permettra cette expression citoyenne, unie et rassemblée. Évidemment, nous refusons et refuserons de confondre ces barbares avec quelque religion que ce soit et nous amplifierons nos combats contre tous les racismes, l’antisémitisme comme l’islamophobie.

Nous ne pouvons pas non plus accepter le jeu cynique de ceux qui, pour des raisons politiciennes, depuis quelques mois, jouent avec les haines, les racismes, les extrémismes de droite, les amalgames avec micro ouvert pour cracher de différentes manières leur haine de l’étranger. Tout ceci nourrit le climat xénophobe délétère qui enveloppe la France depuis trop de mois. Nous appelons à sortir de ces jeux politiciens.Nous en appelons à la résistance face à l’affaissement du débat public. Les équipes de l’Humanité sont en deuil. Parmi les victimes abattues, avec la froideur et le cynisme le plus abjects, figuraient plusieurs de nos collègues et amis qui participaient chaque jour à enrichir notre journal avec leur immense talent, portant sur les événements du monde un regard critique et cinglant.

Chers Georges Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré et tous les autres, nous vous pleurons et nous ne vous oublierons jamais, fidèles à la puissance subversive de votre art qui vient de vous coûter la vie. Ce terrible drame et ces vies volées nous commandent de défendre pied à pied les valeurs de liberté, de tolérance, de fraternité et d’égalité. Dans ces heures tragiques, dans un contexte où les tensions ne cessent de monter, la République une et indivisible, tolérante, laïque et sociale, doit plus que jamais s’affirmer. Elle doit résister et faire front contre ces lâches et ces barbares.