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Il se mutile et accuse sa compagne d’agression

Un Dieppois a été condamné à six mois de prison après avoir simulé une agression et porté plainte contre sa compagne.

(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration)

En février dernier, une querelle de couple a conduit à la mobilisation d’importants moyens de police. Pour rien. Un homme a été convoqué devant le tribunal correctionnel de Dieppe (Seine-Maritime) début décembre. Il lui a été reproché d’avoir déposé une fausse plainte pour une agression au couteau.

Ce soir de février 2016 dans le foyer de ce couple, une violente dispute éclate. Un enfant de 8 ans a voulu défendre sa mère face aux invectives de son beau-père. Le gamin s’est saisi d’un couteau à pain avant de monter dans la salle de bains, pièce où se déroulait la dispute. L’homme se serait alors emparé du couteau avant de s’automutiler.

Ce n’est pourtant pas la version initiale de cet homme. Entendu par les enquêteurs, il aurait accusé sa compagne de l’avoir agressé au couteau lorsqu’il est revenu au domicile du couple. La police a déployé beaucoup d’énergie pour tenter de démêler le vrai du faux. Mais plusieurs éléments étaient accablants pour la prétendue victime. La femme avait appelé un ami au cours de la dispute, qui a été enregistré sur le répondeur de celui-ci. Quant à l’enfant de 8 ans, il a assuré avoir vu du sang couler de la main de son beau-père.

Les enquêteurs ont alors reconvoqué l’homme. Celui-ci a maintenu sa version mais a affiché sa volonté de retirer sa plainte. Trop tard, la police avait fait toute la lumière sur la supercherie. « C’est stupide de ma part, d’autant que nous revivons ensemble depuis septembre », a déclaré l’homme, tête basse, devant le tribunal de Dieppe. « En plus de la perte de temps des enquêteurs, vous avez conscience d’avoir traumatisé un enfant de 8 ans  ? », l’a interrogé la présidente. Le prévenu, par ailleurs père de deux filles d’une précédente union, n’a pu qu’acquiescer.

Le procureur de la République a souhaité être ferme face à un tel comportement et a requis une peine de six mois de prison, dont trois mois fermes. Le tribunal a suivi les réquisitions, ajoutant une mise à l’épreuve de 18 mois avec obligation de soin psychologiques.