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Service public, orientations budgétaires et aménagement urbain au cœur du conseil municipal

La qualité et l’importance du service public communal ont constitué le fil rouge des échanges entre les élus réunis ce jeudi 13 octobre 2016. Pour ce premier conseil municipal de rentrée, “après la séquence très éprouvante de l’été”, les différentes sensibilités politiques ont tour à tour salué “la réactivité, le dévouement et l’efficacité des agents municipaux”, dont les missions contribuent à sauvegarder des valeurs aussi essentielles que la fraternité, la solidarité et le bien vivre ensemble, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
C’est dans ce contexte unanime que s’est engagé le débat d’orientation budgétaire (Dob), précédant le vote du budget municipal en décembre prochain. Joachim Moyse, premier adjoint au maire, a insisté : “Nous avons eu cet été la démonstration de l’importance du service public communal. Le choix d’une gestion en régie directe a montré sa pertinence… Le budget 2017 doit confirmer nos priorités à destination de la jeunesse, des familles et des seniors.”

Selon le premier adjoint, l’énoncé de ces priorités n’efface cependant pas la nécessité d’une gestion “sérieuse”. En matière de dépenses de fonctionnement, cela devrait se traduire par une diminution de 2 % de l’enveloppe globale. Quant aux dépenses de personnel, elles devront être stabilisées (+1 %). Un secteur devrait néanmoins faire l’objet d’une attention toute particulière, celui de l’enfance qui voit la démographie scolaire augmenter sensiblement. “Les accueils périscolaires Animalins doivent être confortés, tout comme, de fait, le nombre d’Atsem nécessaire dans les écoles.”

Pour 2017, l’investissement n’est pas oublié. Cela se traduira par la rénovation de la piscine (4,5 M€), par des travaux conséquents au stade Célestin-Dubois et par diverses interventions sur le patrimoine bâti de la Ville : rénovation, travaux d’accessibilité… L’occasion pour David Fontaine (groupe socialiste et républicain) d’insister sur la nécessité d’investir plus encore : “car l’investissement c’est l’emploi local”.
Enfin, le premier adjoint a également annoncé que l’objectif de stabiliser les taux d’imposition en 2017 serait tenu.

Mais l’action de la Ville continue de s’inscrire dans un contexte de baisse de crédits que l’État accorde aux collectivités locales. “En 2017, la dotation globale de fonctionnement (DGF) va de nouveau diminuer ce qui constitue un frein à notre capacité d’autofinancement”, n’a pu que regretter Joachim Moyse. “Heureusement que la dotation de solidarité est là, a relevé Noura Hamiche au nom du NPA. Mais jusqu’à quand ? Et on sait que cette dotation n’est liée qu’aux difficultés de notre commune.” Michelle Ernis (Droit de cité – Ensemble) s’est insurgée contre ce désengagement : “On ne peut pas panser les maux de la société avec des mots. Avec une population qui connaît des difficultés, le manque de travail, la précarité, des soucis de santé… il faut des actes et une réalité concrète. Mais on ne peut pas donner l’illusion que la Ville peut tout faire alors même que l’État baisse ses subventions aux collectivités.”
Enfonçant le clou, le maire Hubert wulfranc a dénoncé le fait de ne pouvoir faire plus “dans une Ville fragile”. “Mais nous tous, élus de sensibilités différentes, sommes finalement davantage confrontés à des situations de non-choix. Les besoins de la population sont immenses, mais les moyens dégagés au profit des communes par l’État ne coïncident plus… La vraie question est bien celle de la redistribution de l’argent ! Comme hier et aujourd’hui, j’inviterai demain le conseil municipal à résister [à une possible injonction gouvernementale de diminuer les effectifs de la fonction publique], car cette inflexion est la négation de notre travail.”

Quelques minutes plus tard, c’est autour de délibérations concernant la poursuite du renouvellement urbain sur le quartier du Madrillet que les discussions se sont cristallisées. Il était question de la poursuite de “la requalification” du centre Madrillet, afin “d’améliorer l’efficience des équipements, des services, des commerces sédentaires et non-sédentaires et des transports”. Une action qui va pouvoir s’engager dans le cadre du Programme d’intérêt régional du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) pour lequel le quartier du Château blanc a été retenu.
La première étape de ce projet se traduit par l’annonce de la volonté de la Ville d’acquérir un certain nombre de logements, locaux commerciaux et fonds de commerces situés de part et d’autre de la rue du Madrillet, à hauteur de la station de lavage. Ces acquisitions(*) s’effectueront à l’amiable ou à défaut via une procédure d’expropriation “pour cause d’utilité publique”.

Noura Hamiche (NPA) a clairement fait entendre l’opposition de son groupe à une partie du projet : “Nous sommes contre ce projet de renouvellement urbain tel qu’il est prévu aujourd’hui. Pourquoi considérer que deux cafés et un commerce posent problème alors qu’ils sont importants pour un grand nombre d’habitants du quartier… C’est discriminant… Nulle part ne sont inscrites les conditions de relogement de ces commerces. Une plus grande mixité du Château blanc ne passera pas par l’éloignement d’une minorité.” Prenant ensuite la parole, Michelle Ernis (Ensemble) à quant à elle affirmé son adhésion : “Il y a besoin d’un cœur de ville au Madrillet. Il ne faut pas réduire le projet à l’expropriation de quelques commerces. Il est aussi question de réaménagement de quartier…”
Comprenant les “inquiétudes légitimes” qu’un tel projet peut susciter, le maire a tenu à rappeler que des réticences identiques s’étaient exprimées en 2005 “lors des premières réunions publiques concernant les opérations de renouvellement urbain et l’annonce de la démolition d’un millier de logements”. “On nous accusait alors de vouloir recomposer la population du Château blanc, d’engager une démarche d’exclusion. Si on avait écouté ces personnes, le parc Jean-Macé par exemple serait dans des conditions d’habitabilité et de vétusté inacceptables. Il faut parfois que la puissance publique s’engage et prenne ses responsabilités… De grâce, pas de procès d’intention. Jugez-moi sur pièce !”

(*) Sont concernées les parcelles cadastrées section BT N°132 et section AD n° 554, 555 et 556.

Un article complet sera consacré au projet de renouvellement du Madrillet dans le N° 224 du Stéphanais à paraître jeudi 3 novembre 2016.

La qualité et l’importance du service public communal ont constitué le fil rouge des échanges entre les élus réunis ce jeudi 13 octobre 2016. Pour ce premier conseil municipal de rentrée, “après la séquence très éprouvante de l’été”, les différentes sensibilités politiques ont tour à tour salué “la réactivité, le dévouement et l’efficacité des agents municipaux”, dont les missions contribuent à sauvegarder des valeurs aussi essentielles que la fraternité, la solidarité et le bien vivre ensemble, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
C’est dans ce contexte unanime que s’est engagé le débat d’orientation budgétaire (Dob), précédant le vote du budget municipal en décembre prochain. Joachim Moyse, premier adjoint au maire, a insisté : “Nous avons eu cet été la démonstration de l’importance du service public communal. Le choix d’une gestion en régie directe a montré sa pertinence… Le budget 2017 doit confirmer nos priorités à destination de la jeunesse, des familles et des seniors.”

Selon le premier adjoint, l’énoncé de ces priorités n’efface cependant pas la nécessité d’une gestion “sérieuse”. En matière de dépenses de fonctionnement, cela devrait se traduire par une diminution de 2 % de l’enveloppe globale. Quant aux dépenses de personnel, elles devront être stabilisées (+1 %). Un secteur devrait néanmoins faire l’objet d’une attention toute particulière, celui de l’enfance qui voit la démographie scolaire augmenter sensiblement. “Les accueils périscolaires Animalins doivent être confortés, tout comme, de fait, le nombre d’Atsem nécessaire dans les écoles.”

Pour 2017, l’investissement n’est pas oublié. Cela se traduira par la rénovation de la piscine (4,5 M€), par des travaux conséquents au stade Célestin-Dubois et par diverses interventions sur le patrimoine bâti de la Ville : rénovation, travaux d’accessibilité… L’occasion pour David Fontaine (groupe socialiste et républicain) d’insister sur la nécessité d’investir plus encore : “car l’investissement c’est l’emploi local”.
Enfin, le premier adjoint a également annoncé que l’objectif de stabiliser les taux d’imposition en 2017 serait tenu.

Mais l’action de la Ville continue de s’inscrire dans un contexte de baisse de crédits que l’État accorde aux collectivités locales. “En 2017, la dotation globale de fonctionnement (DGF) va de nouveau diminuer ce qui constitue un frein à notre capacité d’autofinancement”, n’a pu que regretter Joachim Moyse. “Heureusement que la dotation de solidarité est là, a relevé Noura Hamiche au nom du NPA. Mais jusqu’à quand ? Et on sait que cette dotation n’est liée qu’aux difficultés de notre commune.” Michelle Ernis (Droit de cité – Ensemble) s’est insurgée contre ce désengagement : “On ne peut pas panser les maux de la société avec des mots. Avec une population qui connaît des difficultés, le manque de travail, la précarité, des soucis de santé… il faut des actes et une réalité concrète. Mais on ne peut pas donner l’illusion que la Ville peut tout faire alors même que l’État baisse ses subventions aux collectivités.”
Enfonçant le clou, le maire Hubert wulfranc a dénoncé le fait de ne pouvoir faire plus “dans une Ville fragile”. “Mais nous tous, élus de sensibilités différentes, sommes finalement davantage confrontés à des situations de non-choix. Les besoins de la population sont immenses, mais les moyens dégagés au profit des communes par l’État ne coïncident plus… La vraie question est bien celle de la redistribution de l’argent ! Comme hier et aujourd’hui, j’inviterai demain le conseil municipal à résister [à une possible injonction gouvernementale de diminuer les effectifs de la fonction publique], car cette inflexion est la négation de notre travail.”

Quelques minutes plus tard, c’est autour de délibérations concernant la poursuite du renouvellement urbain sur le quartier du Madrillet que les discussions se sont cristallisées. Il était question de la poursuite de “la requalification” du centre Madrillet, afin “d’améliorer l’efficience des équipements, des services, des commerces sédentaires et non-sédentaires et des transports”. Une action qui va pouvoir s’engager dans le cadre du Programme d’intérêt régional du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) pour lequel le quartier du Château blanc a été retenu.
La première étape de ce projet se traduit par l’annonce de la volonté de la Ville d’acquérir un certain nombre de logements, locaux commerciaux et fonds de commerces situés de part et d’autre de la rue du Madrillet, à hauteur de la station de lavage. Ces acquisitions(*) s’effectueront à l’amiable ou à défaut via une procédure d’expropriation “pour cause d’utilité publique”.

Noura Hamiche (NPA) a clairement fait entendre l’opposition de son groupe à une partie du projet : “Nous sommes contre ce projet de renouvellement urbain tel qu’il est prévu aujourd’hui. Pourquoi considérer que deux cafés et un commerce posent problème alors qu’ils sont importants pour un grand nombre d’habitants du quartier… C’est discriminant… Nulle part ne sont inscrites les conditions de relogement de ces commerces. Une plus grande mixité du Château blanc ne passera pas par l’éloignement d’une minorité.” Prenant ensuite la parole, Michelle Ernis (Ensemble) à quant à elle affirmé son adhésion : “Il y a besoin d’un cœur de ville au Madrillet. Il ne faut pas réduire le projet à l’expropriation de quelques commerces. Il est aussi question de réaménagement de quartier…”
Comprenant les “inquiétudes légitimes” qu’un tel projet peut susciter, le maire a tenu à rappeler que des réticences identiques s’étaient exprimées en 2005 “lors des premières réunions publiques concernant les opérations de renouvellement urbain et l’annonce de la démolition d’un millier de logements”. “On nous accusait alors de vouloir recomposer la population du Château blanc, d’engager une démarche d’exclusion. Si on avait écouté ces personnes, le parc Jean-Macé par exemple serait dans des conditions d’habitabilité et de vétusté inacceptables. Il faut parfois que la puissance publique s’engage et prenne ses responsabilités… De grâce, pas de procès d’intention. Jugez-moi sur pièce !”

(*) Sont concernées les parcelles cadastrées section BT N°132 et section AD n° 554, 555 et 556.

Un article complet sera consacré au projet de renouvellement du Madrillet dans le N° 224 du Stéphanais à paraître jeudi 3 novembre 2016.