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Apprenons à les connaitre (3)

Scipion de Salm, autre guest-star (dont le nom s’ apparente plus à un pseudonyme qu’ à un patronyme) est rédacteur au journal « Rivarol ». « Rivarol » a été fondé en 1951 par René Malliavin qui l’ a dirigé jusqu’ en 1970. Cet ancien chef de cabinet du président Paul Deschanel, qui fut pendant l’ occupation conseiller juridique …

scipionScipion de Salm, autre guest-star (dont le nom s’ apparente plus à un pseudonyme qu’ à un patronyme) est rédacteur au journal « Rivarol ».
« Rivarol » a été fondé en 1951 par René Malliavin qui l’ a dirigé jusqu’ en 1970. Cet ancien chef de cabinet du président Paul Deschanel, qui fut pendant l’ occupation conseiller juridique de l’ agence Inter-France, s’ était entouré d’ une équipe initiale comprenant François Brigneau et l’ ancien commissaire à la jeunesse de Vichy, Maurice Gait, qui dirigea le journal de 1973 à 1983, après un bref intermède assuré par le journaliste Pierre Dominique. Le journal prenait la suite de « La Fronde », bulletin réalisé, outre Gait et Brigneau ( alias Julien Guernec), par Henri Caillemet et l’ ancien SS Bernard Laignoux.
« Rivarol » ( le titre fait référence à l’ écrivain contre-révolutionnaire Antoine de Rivarol 1753-1801) est avant tout l’ organe des vichystes épurés et participe en première ligne aux campagnes pour la réhabilitation du maréchal Pétain, tout en luttant pour l’ amnistie des collabos. Puis il accueillit les signatures de Pierre-Antoine Cousteau, Lucien Rebatet et Antoine Blondin. Pendant la guerre d’ Algérie ce journal poursuivit un processus de radicalistion qui du nationalisme réactionnaire le conduira au néo-fascisme.
A partir de 1962 les chroniques de Paul Rassinier entamaient l’ évolution vers le négationnisme. Dans les années 70 François Duprat y écrit régulièrment les «  Nouvelles du Front ».
En 1990 Robert Faurisson y publiera les compte-rendus réguliers des négateurs sous le titre « chronique extermina-sioniste ». Depuis cette date le parti-pris anti-juif du journal s’ est accentué dans les articles qui dénoncent l’ influence supposée de la communauté juive sur la politique française, sous les titres « la France, territoire occupé », « la dictature des pharisiens » ou « Sarcelles : Strauss-Kahn, juif über alles »….
En 2005, les relations entre Rivarol et le Front national se dégradèrent quand Jérôme Bourbon publia le texte d’une conversation à bâtons rompus avec Jean-Marie Le Pen relative à la Seconde Guerre mondiale et qu’il présenta comme un entretien et qui selon le président du FN n’aurait pas dû être publié comme tel.
Jusqu’en 2010, Rivarol a apporté un soutien quasiment constant mais non sans critiques ponctuelles au Front national, sans que ce journal ou ses collaborateurs soient pour autant membres de ce parti.
En 2010, ce soutien critique s’est transformé en conflit violent à la suite de la mise en cause de Marine Le Pen lors de la campagne pour l’élection du président du Front national. Le journal est en particulier très hostile à Marine Le Pen ; son directeur Jérôme Bourbon a ainsi déclaré en 2010 : « Pour moi, Marine Le Pen est un démon, c’est l’ennemie absolue à tout point de vue, sur le plan moral, sur le plan politique, sur le plan intellectuel. C’est une catastrophe absolue, je n’ai aucune confiance en elle. C’est une révulsion totale, qui est réciproque d’ailleurs ».
Pour lui, les proches de celle qui est alors vice-présidente du FN, sont « une bande de dégénérés ». L’opposition de Marine le Pen aux différentes tentatives d’entrisme au sein du Front national (exclusion des cadres du mouvement antisémite et pétainiste de l’Œuvre française) conduit à une hostilité toujours plus importante de la part de Rivarol. Marine Le Pen déclare en décembre 2010 sur le plateau de Serge Moati : « Je suis opposée à voir revenir dans le FN des groupuscules radicaux, caricaturaux, anachroniques. Entre les catholiques intégristes, les pétainistes et les obsédés de la Shoah, ça ne me paraît pas cohérent. Le FN ne servira pas de caisse de résonance à leurs obsessions. » Ce à quoi Jérôme Bourbon répondra par une série d’articles virulents, accusant la nouvelle présidente du Front national de se rapprocher du « Système », et donc de trahir la cause du combat nationaliste dont Rivarol entend être un des héritiers les plus intransigeants. Jean-Marie Le Pen a, quant à lui, qualifié Jérôme Bourbon de « taliban hystérique », ce dernier intitula son éditorial du 19 novembre 2010 « Le Pen veut tuer Rivarol ».
Rivarol et Jérôme Bourbon soutiennent alors activement l’Union de la droite nationale (UDN).
En avril 2015, Jean-Marie Le Pen accorde une interview à Robert Spieler qui déclenche une polémique au sein du Front national.
Pour marquer le soixante-cinquième anniversaire de l’hebdomadaire, Jérôme Bourbon organise, le 9 avril 2016, un banquet auquel participent six cents personnes. Le journaliste Robin D’Angelo y note la présence de Pierre Sidos, Henry de Lesquen, Hervé Ryssen, Alain Escada ou Alexandre Gabriac. Jean-Marie Le Pen y évoque « la guerre contre Vichy [qui] n’a jamais cessé » ; est également invité Robert Faurisson, acclamé dans la salle aux cris de « Faurisson a raison », après un exposé de ses théories négationnistes.
Suite à la diffusion d’un reportage sur cet événement lors du Petit Journal sur Canal Plus, la LICRA annonce porter plainte auprès du parquet de Bobibny contre Faurisson ; Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA), fait de même.