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Non Marine Le Pen n ‘est pas une féministe

( source : Rebecca Amsellem ) Cologne (Allemagne), soir de la saint Sylvestre. Plusieurs milliers de femmes sont agressées sexuellement par des hordes d’hommes organisées. Ces violences ont une ampleur qui a été mis à jour que quelques jours plus tard : plus de 550 plaintes ont aujourd’hui été déposées et la très grande majorité …

( source : Rebecca Amsellem )

leclereCologne (Allemagne), soir de la saint Sylvestre. Plusieurs milliers de femmes sont agressées sexuellement par des hordes d’hommes organisées. Ces violences ont une ampleur qui a été mis à jour que quelques jours plus tard : plus de 550 plaintes ont aujourd’hui été déposées et la très grande majorité des agresseurs s’avère venir d’Afrique du Nord. Si les réactions ne se font pas attendre, certaines sont néanmoins plus surprenantes que d’autres. Marine Le Pen, dans une tribune publiée par L’Opinion, n’a pas hésité à s’approprier les évènements en défendant le droit des femmes alors que son parti n’hésite pas à le bafouer dès que l’occasion se présente.

Non, Marine le Pen n’est pas une féministe. Même si dans cette même tribune elle cite Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question » pour appuyer son propos initial « J’ai peur que la crise migratoire signe le début de la fin des droits des femmes ». Ainsi, les propos de Simone de Beauvoir ne sont utilisés que pour continuer sa démarche électoraliste, à savoir susciter une peur de l’étranger et la haine des immigrés.

Utiliser la « crise migratoire » pour justifier les violences faites aux femmes c’est oublier volontairement les 84 000 femmes qui sont chaque année victimes de viol ou de tentatives de viol et les 20,4% des femmes qui ont subi une violence sexuelle (attouchements, tentatives de rapport forcé ou rapport forcés) au cours de leur vie (enquête « Contexte de la sexualité en France » menée par l’INSERM et l’INED, 2006). Leurs agresseurs viennent rarement d’ailleurs. En effet, la victime connaît son agresseur dans 90% des cas et dans près de 40% des cas il s’agit du conjoint de la victime, vivant ensemble lorsque les faits ont eu lieu.

Ne nous méprenons pas, l’anti-féminisme ne doit pas être considéré comme une idéologie importée d’ailleurs. L’anti-féminisme français, c’est, en partie, le front national. Le Front national est le parti qui promet le déremboursement des IVG, et Marine Le Pen n’a jamais hésité à parler d’« avortements de confort » pour qualifier la majorité des IVG en France. Plus récemment, sa nièce a affirmé qu’elle supprimerait les subventions au Planning Familial en PACA si elle était élue le 13 novembre dernier. Dans la foulée, la candidate annonce qu’elle ne renouvellerait pas non plus les budgets des associations pour la défense des droits des femmes en cas de victoire. La ligne politique du Front National envers les femmes a le mérite d’être claire : NON à l’égalité femme-homme, NON aux droits fondamentaux, OUI à la femme au foyer.

Ne laissons pas une société patriarcale clamer « protégeons nos femmes et nos filles ». Ne laissons pas le Front National bafouer notre héritage pour séduire un nouvel électorat féministe. Rassemblons nous pour promouvoir une société où les femmes n’ont pas une peur légitime de se faire agresser sexuellement dans leurs vies.