C’est un travail de longue haleine et inédit que vient de réaliser Serge Rouet. Cet habitant de Neuf-Marché, passionné d’histoire locale, vient de reconstituer le parcours de chaque Novomarquien qui a combattu durant la première guerre mondiale. « 129 hommes natifs ou résidant à Neuf-Marché ont été mobilisés lors de la Grande guerre. 36 seront tués par l’ennemi », commente le retraité.
C’est avec assez peu de difficulté que Serge retrace l’histoire d’une trentaine de victimes. « Il y a 31 noms gravés sur le monument aux Morts. Lorsque l’on a les noms, c’est ensuite assez simple. Il existe des sites spécialisés sur internet où l’on trouve une quantité incroyable d’informations », assure-t-il.
Recherches délicates
Mais pour ceux qui sont revenus du front, c’est-à-dire 93 hommes, les recherches ont été bien plus délicates. « Je me suis rendu en mairie et ai consulté, petit à petit, les cahiers d’état civil de cette période. Ensuite, j’ai regardé ce qui coïncidait avec ces noms », explique le Novomarquien. Une démarche pas si évidente, d’autant que certains avaient des prénoms qui ne coïncidaient pas, ce qui compliquait grandement la démarche.
Mais Serge y est parvenu, du moins il l’espère. « Il y a toujours un doute, mais je pense que cela est complet. J’ai reçu l’aide de plusieurs personnes, notamment des anciens combattants du secteur. Pour chaque personne, j’ai réuni l’acte de transcription le livret militaire, le journal de marche et l’historique du régiment de chaque soldat ».
Le tout pourra être consulté ce dimanche 8 mars lors du salon du livre ancien au Foyer Aristide Briand. Mais le retraité pourrait presque en faire un ouvrage. « Cela m’a traversé l’esprit, avoue-t-il. Mais il faudrait encore trouver un éditeur, faire des démarches ». Un travail qui n’est pas à l’ordre du jour pour le moment.
Histoires familiales
Pourtant, nul doute que le travail va intéresser bien des Brayons, certains retrouvant certainement l’histoire de leurs aïeuls. « J’ai moi-même retrouvé des gens que je connaissais, des personnes de ma famille et de celle de ma femme », continue Serge Rouet.
C’est aussi une plongée dans l’Histoire avec un grand H et l’horreur de la Grande guerre. « Certains blessés se faisaient soigner un mois et repartaient au combat un mois après. En plus de ceux qui sont morts sur les champs de bataille, trois sont rentrés amputés, un était aveugle ».