À Fécamp (Seine-Maritime), la campagne pour les élections départementales se cristallise justement autour de la maison du Département, installée dans la rue Alexandre-Legros. Les deux candidats de l’Union de la droite, Alain Bazille et Dominique Tessier, ont fait part de leur volonté de supprimer les maisons du Département, en particulier à Fécamp estimant qu’il s’agissait là d’argent dépensé pour rien.
C’est à l’élu de faire le lien entre les citoyens et le Département », estime Dominique Tessier.
Dans un communiqué, les deux candidats ont ainsi rappelé qu’ils souhaitaient « une gestion rigoureuse pour permettre au Département de se concentrer sur son cœur de métier : les solidarités et l’aide aux territoires ».
Unie, la gauche lance une pétition
Les élus de gauche, eux, s’insurgent. Unis sur le sujet, les candidats de l’Union de la gauche, Patrick Jeanne et Maryse Thévenot, et du Front de gauche, Yannick Ducroc et Jade Rebut, ont lancé une pétition en ligne. Ils y affirment leur ferme volonté « de maintenir un service public de proximité » en précisant qu’il est « plus facile et moins coûteux de se rendre à Fécamp plutôt qu’à Rouen pour avoir accès aux services du Département ».
Les candidats de gauche citentla suppression déjà effective des douanes, du tribunal des prud’hommes, du tribunal de commerce et du tribunal d’instance, et affirment que « la droite persiste dans sa volonté de suppression des services publics locaux ».
La maison du Département de Fécamp reçoit entre 2 000 et 2 500 personnes par an, rappelle Patrick Jeanne, candidat de l’Union de la gauche et vice-président du Département. C’est un relais important pour les associations, les maires, les particuliers mais aussi pour tous ceux qui demandent des aides ou qui montent des dossiers de reconnaissance d’un handicap ».
L’élu demande le maintien de ce service en affirmant qu’à Fécamp, il s’agirait « d’économies de bout de chandelle » puisque deux agents travaillent sur les lieux. Il ne comprend pas non plus cette volonté qui lui parait opposé à la nouvelle loi de réorganisation du territoire : « Le Département devra faire un maillage de proximité en ouvrant des services publics tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Alors pourquoi fermer la maison du Département pour ouvrir autre chose ? », s’interroge Patrick Jeanne.
Coup pour coup
Dans leur communiqué, Alain Bazille et Dominique Tessier soulignent que les fermetures mises en avant par la gauche « datent de plus de dix ans ». « Parlons de la suppression du tribunal de commerce de Fécamp : il a été supprimé par le décret 99-659 du 30 juillet 1999 signé par Lionel Jospin à l’époque Premier ministre. Le maire de Fécamp était alors Monsieur Jeanne », précisent les candidats de la droite. « De leur côté, ils s’interrogent sur la “fermeture programmée par la gauche de la Direction départementale de la terre et de la mer à Fécamp au 1er juillet 2015. Les particuliers et les maires devront, à compter de cette date, se rendre au Havre pour l’instruction des permis de construire. À quand, la pétition ?».
Ce sont électeurs, par leur bulletin mis dans l’urne les 22 et 29 mars 2015, qui décideront de l’importance de l’un ou de l’autre service…