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Escroquerie et travail au noir : à Évreux, les patrons d’un sauna libertin au tribunal

Les gérants de l’Équatorial sauna, établissement libertin d’Évreux (Eure), sont poursuivis pour escroquerie et travail dissimulé. Ils auraient payé une partie des salaires au noir.

 

(Photo CD)
Guillaume De Thomas et son associé sont poursuivis pour travail dissimulé et escroquerie. (Photo CD)

Les gérants de L’Équatorial sauna, un établissement libertin d’Évreux (Eure) – trois autres établissements similaires sont implantés à Poitiers, Orléans et Le Havre (Seine-Maritime) – sont poursuivis devant le tribunal correctionnel le 19 mars 2015 pour « travail dissimulé », « abus des biens ou du crédit d’une SARL par un gérant à des fins personnelles » et « escroquerie ». La justice reproche notamment aux deux associés gérants d’avoir payé une partie des salaires de leurs employés au noir et d’avoir détourné de l’argent destiné à une association.

Travail au noir et rémunérations en liquide

L’affaire a débuté le lundi 24 novembre 2012. Ce jour-là, les représentants de plusieurs administrations déboulent à L’Équatorial sauna, un établissement libertin. Les agents de l’URSSAF, des Douanes ou encore des services fiscaux épluchent les documents de la société. Au cours des contrôles et des auditions, les enquêteurs découvrent que les gérants de l’établissement auraient rémunéré une partie des heures supplémentaires de leurs salariés en espèces et sans les déclarer.
Les dirigeants se seraient également rémunérés directement en liquide, et, après une vente aux enchères organisée au profit de l’association SOS Homophobie, n’auraient pas remis les sommes récoltées à l’association. « Le chèque était fait, il se trouvait dans le fond d’un tiroir lors du contrôle. Le président de l’association n’est pas venu le chercher », explique Guillaume De Thomas, l’un des mis en cause.
Sept anciens salariés, l’URSSAF de l’Eure et l’association SOS Homophobie sont victimes dans cette affaire, qui devrait être examinée le jeudi 19 mars par le tribunal correctionnel d’Évreux.

Les « Tondus » qui ne paient pas leurs charges

Guillaume De Thomas, associé dans la chaîne de saunas L’Équatorial, parle d’une « chasse aux sorcières. Aujourd’hui, on me fait payer mon action au sein du mouvement des Tondus ». Le chef d’entreprise avait fait parler de lui peu de temps avant ce contrôle. Durant l’été 2012, l’entrepreneur était entré en conflit avec Pôle emploi, qui refusait de publier une annonce, pour un poste à pourvoir dans l’établissement. Le patron avait finalement eu gain de cause.
Un an plus tard, en juillet 2013, il avait refusé de payer ses cotisations patronales, jugeant qu’elles étaient « une entrave à la création d’emplois » et avait créé un mouvement, baptisé Les Tondus, qui recenserait selon lui 415 000 membres, des chefs d’entreprises.
« Nous sommes deux associés, gérants de l’établissement, à avoir été auditionnés. Je pense que les procédures à notre encontre sont surdimensionnées. » Sur les faits qui lui sont reprochés, Guillaume De Thomas préfère réserver ses réponses pour le tribunal.