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Baisse des dotations en Haute-Normandie : la grogne des maires

L’association des maires de France rencontre le premier ministre Manuel Valls. L’objectif ? Limiter et étaler dans le temps la baisse des dotations de l’Etat aux communes.

Les maires de France espèrent renégocier la baisse annoncée des dotations faites aux communes, le jeudi 5 mars 2015 (Photo: le Courrier du Pays de Retz)
Les maires de France espèrent renégocier la baisse annoncée des dotations aux communes, le jeudi 5 mars 2015 (Photo: le Courrier du Pays de Retz)

Le jeudi 5 mars 2015, le président de l’Association des maires de France, François Baroin, rencontre le premier ministre Manuel Valls, à Matignon. En Haute-Normandie, les associations des maires espèrent que la baisse des dotations aux communes (moins 30 % sur trois ans), annoncée par l’Etat, sera limitée. « Nous déplorons la baisse des dotations de l’État. L’effort demandé est beaucoup trop important, surtout qu’il y a de nouvelles charges (…) On essaie de se battre », s’est exprimé le président en Seine-Maritime de l’Association des maires de France, Denis Merville, à Normandie-actu.

« Une catastrophe pour les finances locales »

« C’est un nid de poule qui ne se rebouchera pas !», s’exprime Marc Charpentier, directeur de l’Association des maires de Seine-Maritime. Selon lui, la baisse des dotations de l’État, serait « une catastrophe pour les finances locales » : « Avec la réforme des rythmes scolaires, les besoins d’investissements, les travaux publics… Nous ne pourrons pas tout gérer. Les charges des communes augmentent, le coût de la vie augmente ». Selon le directeur de l’association, les dotations de l’État représentent actuellement 50% des recettes des communes. Leur baisse est annoncée à hauteur de 10%, sur trois années.

Ce que nous craignons, ce sont également les conséquences dans le domaine du bâtiment. Ce secteur rencontre déjà actuellement beaucoup de difficultés », confie-t-il.

Un risque sur l’investissement et l’emploi

Le jeudi 5 mars 2015, le président des maires de France, François Baroin, demandera à ce que Manuel Valls reporte de « deux ou trois ans » la baisse dite « drastique », qui mènerait à un « désastre » : « Sur la période 2014-2017, la baisse cumulée de la dotation globale de fonctionnement (DGF) du bloc communal constituera au total un prélèvement sur recettes de 15,8 milliards d’euros, soit 56,4% des 28 milliards », rapporte un communiqué de l’Association des maires de France.
L’association a également rappelé, à l’occasion d’une conférence de presse, le mardi 3 mars 2015, le risque de cette baisse sur l’investissement et sur l’emploi :

Par exemple, en 2014, 8 000 emplois ont été détruits dans le secteur des travaux publics. (…) La réduction des dotations de l’État risque d’avoir un effet domino sur l’économie nationale et la question de pose de savoir si la réduction aussi drastique des dotations de l’État ne finira pas par coûter plus cher au pays en terme de baisse de la croissance et d’augmentation du chômage.

Dans l’Eure, un « effet de ciseau redoutable »

Du côté des départements voisins, le son de cloche est à peu près le même. Pour Jean-Paul Legendre, président des maires de l’Eure, interrogé mercredi 4 mars 2015 sur France Bleu Haute-Normandie, les professionnels du bâtiment sont « les premiers qui trinquent ». S’il n’est pas contre de « participer à l’effort général », il estime qu’il y a un « effet de ciseau redoutable : à la fois on baisse les dotations et en même temps on transfère des charges ».

  • Audio. Retrouvez le témoignage de Jean-Paul Legendre sur France Bleu Haute-Normandie :

  • Vidéo. Regardez le reportage de France 2 sur la baisse des dotations aux communes :