Ce ne sont pas à eux que l’on pense en premier lorsqu’on évoque le CHU de Rouen (Seine-Maritime), pourtant, sans eux, les agents de médiation, le fonctionnement de l’hôpital pourrait être très perturbé. Parce que les effectifs de leur service (ils sont une vingtaine actuellement) sont insuffisants et aussi parce qu’ils ont appris il y a quelques jours que le contrat d’un de leurs collègues, pourtant « apprécié et compétent à son poste », ne serait pas renouvelé, ils ont décidé d’engager un combat : le syndicat CFTC du CHU les soutient et un préavis de grève a d’ores et déjà été déposé pour le lundi 9 mars 2015. « À la CFTC, on a pour principe de défendre ce qui est défendable, et le dossier de cet agent de médiation l’est, assurément », affirment les représentants du syndicat au sein du CHU de Rouen.
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Les agents déterminés à ne rien lâcher
C’est la première fois que le service médiation décide de faire grève. Mais là, nous sommes déterminés à ne rien lâcher : notre revendication, au-delà du manque d’effectifs, c’est de sauver le poste de notre collègue. Il a fait ses preuves. Il est compétent et comme il est également investi dans la vie des quartiers de Rouen, il est un maillon indispensable quand nous devons intervenir pour une médiation au sein de l’hôpital. Il est connu de beaucoup de monde. Nous ne comprenons pas, aujourd’hui, pourquoi on ne lui propose pas un poste définitif et nous ne lâcherons pas, tant que nous n’aurons pas obtenu satisfaction », indique, déterminé, un des agents du service médiation.
À quoi servent-ils ces agents de médiation ? Ils sont les premières personnes que vous croisez lorsque vous allez au CHU. Ils sont en effet chargés de filtrer les entrées, en autorisant notamment l’accès à l’hôpital, mais ils font aussi des rondes pour s’assurer du bon stationnement dans cette petite ville qu’est le CHU. Ils doivent aussi, et surtout, assister le personnel soignant aux urgences et veiller à leur sécurité. Et dans cette mission, l’agent qui a reçu son avis de non reconduction de contrat samedi 28 février 2015, excelle : « Il a même reçu un courrier de félicitation de la direction, en été 2014, quand il a empêché l’évasion d’un détenu qui avait été amené au CHU », rappelle son collègue, qui ne comprend pas, dans ces conditions, pourquoi on ne renouvelle pas ce contrat.
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Promesse d’une pagaille assurée !
Les conséquences de la grève si elle débute lundi ? Une pagaille assurée à l’hôpital, affirment le CFTC et les agents de médiation qui participent au mouvement. Pourquoi ? Tout simplement parce que les agents ont décidé de « faire porte ouverte » : en d’autres termes, les barrières resteront levées et le personnel de l’hôpital qui viendra prendre son service lundi matin pourra entrer et se garer où bon lui semble… sauf bien entendu sur les accès réservés aux urgences adultes et pédiatriques. Et quand on connaît le problème récurrent du stationnement au CHU de Rouen, on peut très bien imaginer le résultat. « Bien évidemment, nous assurerons notre mission de mise en sécurité du personnel soignant », affirment les agents de médiation, qui n’ont qu’un objectif : se faire entendre de la direction de l’hôpital.
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En première ligne face à la violence avec parfois des situations difficiles à gérer au service des urgences, les agents de sécurité veulent donc tout simplement être entendus et qu’on ne diminue pas encore un effectif, déjà passablement tendu. Et s’agissant de leur collègue, ils soulignent qu’il a « la confiance de toute l’équipe de médiation ». Contactée par Normandie-actu, la direction de l’hôpital n’a pas souhaité s’exprimer avant les négociations qui doivent s’ouvrir avec le service médiation.