(fil-fax 28/02/15)
Plus d’un ménage sur quatre est en situation de vulnérabilité énergétique en Haute-Normandie. Selon l’Insee, 195.500 ménages consacrent plus de 8% de leur revenu aux dépenses de chauffage de leur logement ou 4,5% aux dépenses en carburant pour se déplacer. Ces chiffres placent la Haute-Normandie au treizième rang des régions françaises sur 22.
Concernant le chauffage, 14,6% des ménages métropolitains sont considérés comme vulnérables. Cette proportion atteint 16,9% en Haute-Normandie. La différence peut s’expliquer par le climat plus rude dans cette partie nord de la France que dans le sud. Mais là comme ailleurs, les ménages à faible revenu sont « les plus touchés », selon l’Insee. Quelque 30% des ménages vulnérables disposent d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté (900 euros par mois). Au delà de cette donnée de base, d’autres facteurs influent : La taille du logement (les très petits logements de moins de 25 m2 et les très grands de plus de 150 m2 sont pénalisants), le mode de chauffage (le fuel est le plus onéreux) et l’ancienneté de la construction. Ainsi, dans les résidences antérieures à 1975, date de la première réglementation thermique, 25% des ménages sont vulnérables contre moins de 5% dans les constructions postérieures. Parmi la population concernée, les plus touchés sont les jeunes et les personnes âgées, en particuliers ceux qui vivent seuls et ne bénéficient pas « d’économies d’échelle sur les dépenses de chauffage de leur habitation ».
A la différence du chauffage, la vulnérabilité liée au carburant touche majoritairement les ménages des classes moyennes qui gagnent entre 38.000 et 58.000 euros par mois. Les ouvriers et les professions intermédiaires qui forment ces classes vivent majoritairement hors des pôles urbains. Cet éloignement engendre des déplacements tant pour le travail que pour les besoins de la famille.
Rares en revanche sont les personnes qui cumulent les deux types de vulnérabilité. Ils sont estimés à 2,3% des ménages de la région. Enfin sur le plan géographique, la vulnérabilité s’avère d’autant plus importante que la personne s’éloigne des pôles urbains. Elle se concentre dans le Pays d’Ouche, le Lieuvin, le Vexin et le Pays de Bray et épargne relativement les agglomérations de Rouen, du Havre, d’Evreux et de Dieppe et même les bourgs comme Bernay, Pont-Audemer, Vernon, Yvetot ou encore Fécamp.
• Les dépenses énergétiques pèsent fortement sur les revenus d’un quart des ménages haut-normands. Insee Analyses Haute-Normandie février 2015.