Les agents de sécurité haussent le ton. Le collectif « Agents de sécurité en colère » annonce un mouvement national de protestation, le vendredi 10 avril 2015. En Haute et Basse-Normandie, des délégations pourraient prendre place devant les préfectures pour relayer la colère de la profession. Les agents sont invités, non pas à faire grève, mais à porter un brassard noir, le 10 avril, pour exprimer leur ras-le-bol. En cause : des salaires trop peu élevés.
Premier mouvement d’importance
Depuis 2012, nous réclamons des augmentations. En vain. Ce premier mouvement de protestation dénouera peut-être la situation », espère l’un des représentants du collectif.
En France, selon le CNAPS (Conseil national des activités privées de sécurité), la profession réunit 160 000 agents répartis dans 9 800 entreprises.
Nous avons le pouvoir d’immobiliser l’activité économique du territoire en décidant d’une journée de grève, mais nous ne voulons pas utiliser, pour l’instant, la manière forte », indique le collectif.
Une profession réglementée… mais mal payée
Jusqu’en 2009, la profession d’agent de sécurité était ouverte à tous, « sans aucun contrôle ».
Depuis, la profession a été réglementée. Les agents de la sécurité civile doivent impérativement suivre une formation professionnelle et sont soumis au renouvellement de leur carte professionnelle, tous les cinq ans. Nous exerçons notre métier convenablement pour assurer la sécurité des personnes, des biens, prévenir, alerter et porter secours… mais sans que nos conditions d’exercice, nos salaires et nos primes n’aient été valorisés », regrette le porte-parole de la profession.
Salaires trop peu élevés, absence de treizième mois, exercice du métier dans des conditions d’hygiène et de sécurité jugées parfois limites… La liste des revendications du collectif est longue :
Nous demandons aussi un renforcement des contrôles des entreprises qui cassent les prix », réagissent les agents de sécurité, bien conscients que leur profession est soumise à une forte concurrence.
Une pétition en ligne, des fermetures de sites à venir ?
Déçu par les récentes négociations de branche, le collectif s’est constitué en n’intégrant aucune organisation syndicale. Pour réussir à se faire entendre, il demande donc la mobilisation du plus grand nombre, vendredi 10 avril 2015.« Les agents de sécurité sont invités à porter le brassard noir de deuil et à prendre des photos pour une publication sur nos comptes Twitter et Facebook », insiste le collectif. Une pétition a également été lancée.
Si nos revendications ne sont pas prises en compte par les pouvoirs publics, le mouvement se durcira très certainement avec des débrayages, des blocages et des fermetures de sites, dans un avenir proche », prévient la profession.