“Les jeunes partent pour s’amuser. Il n’y a rien ici. Il suffirait que les bars restent un peu plus ouverts le soir et proposent des animations, comme les matches“, lâche un consommateur au patron de bistrot. Et lui de répondre : “J’ai essayé une fois. J’ai eu quatre jeunes qui ont consommé chacun une menthe à l’eau…” Le commerçant n’a pas réessayé.
L’absence d’activité de l’Union des commerçants depuis une dizaine d’années vient étayer la thèse d’une ville morte. Il ne faudrait pas trop en demander à une ville de 2 500 habitants, placée dans l’ombre de l’agglomération Rouennaise et de Dieppe, dans une moindre mesure.
La vitalité d’une ville peut se juger par le prisme du dynamisme associatif. De ce point de vue, Saint-Saëns est bien dotée avec plus de 800 adhérents associatifs. “On a une quarantaine d’associations. Ça bouge bien”, avance clairement l’adjoint à la jeunesse et à la vie associative, Philippe Vigneron. Ça va du foot au club des aînés, en passant par le théâtre et la musique. “70 % des adhérents ne viennent pas de Saint-Saëns”, affirme l’adjoint, ce qui apporte une dynamique économique en terme de consommation dans les commerces de proximité.
La ville a également la chance d’avoir un golf, détenu par le groupe Partouche. A partir de mars, 10 à 20 000 touristes viennent s’y essayer. Alors certes, ce ne sont pas des vagues d’Anglais qui se déversent sur la ville, “puisqu’en moyenne ils ne restent que trois jours et nous avons tout sur place à leur proposer”, résume le directeur Christophe Vern, mais quelque uns parviennent à s’enfuir.
Sans oublier le fort potentiel attractif de la forêt d’Eawy. Rare sont les communes de cette strate à pouvoir se vanter de tels atouts.