(fil-fax 26/02/15)
La direction de UPM Kymmene France va proposer un report de trois mois du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) de l’usine Chapelle Darblay de Grand-Couronne. Selon Gérard Sénécal, délégué CGT de la papeterie, ce nouveau calendrier sera proposé lors d’une réunion du comité central d’entreprise de UPM Kymmene France le 26 février. Si un accord est signé entre la direction et les syndicats, le projet d’arrêt de la machine 3 qui entraînerait la suppression de 196 postes, pourra être réexaminé.
Le syndicat saisira ce délai pour « affiner le projet alternatif » qu’il fait actuellement étudier par un expert. L’espoir de le voir aboutir est maintenu d’autant que « UPM qui nous fermait toutes les portes, est un peu moins brutal dans son diktat sur la machine 3 », indique Gérard Sénécal.
La proposition de la CGT serait de transformer cet outil pour qu’elle fabrique du papier kraft qui sera utilisé pour remplacer les sacs en plastique, interdits à l’horizon 2020. Le syndicat suggère une reprise de la machine dont UPM veut se débarrasser. Il cite en exemple l’opération conduite dans l’Eure pour relancer l’usine M-Real d’Alizay, cédée au papetier thaïlandais Double A, sous l’égide du Département. Si un accord est signé ce jeudi 26 février, la décision finale sera prise par UPM à la fin du mois de juin. La solution avancée par la CGT suppose qu’elle ne viendra pas en concurrence avec les productions du groupe UPM.
C’est en novembre que UPM Kymenne a annoncé son intention de réduire les capacités de production de l’usine de Grand-Couronne dans le cadre d’un plan d’économies touchant quatre usines en Europe. A Grand-Couronne, la machine à papier numéro 3 d’une capacité de 130.000 tonnes devrait être arrêtée. Ne seront conservées que la machine numéro 6 d’une capacité de 210.000 tonnes et la centrale biomasse. Les conséquences pourraient dépasser le cadre du site et avoir un impact sur la filière de retraitement des vieux papiers dont l’usine est un des principaux débouchés dans le nord de la France. Pour la CGT, l’usine de Grand-Couronne serait menacée à terme si le plan de restructuration d’UPM est appliqué. Le site seul, ne serait alors plus viable.
C’est pour cette raison que la CGT et des élus demandent au gouvernement l’organisation d’une table ronde sur l’avenir de la filière exigeant toutefois qu’elle ait lieu avant la fin mars. « Au-delà, ça ne servira à rien », clame Gérard Sénécal. Cette demande a été relayée d’abord par les élus du Front de gauche puis par les élus socialistes dont le sénateur Didier Marie. « Il est maintenant plus que temps de passer à la vitesse supérieure et d’agir pour empêcher ceux qui dégagent d’énormes profits de fermer nos entreprises ! », réclame le sénateur communiste Thierry Foucaud.