C’est le cri d’une maman qui demande justice pour sa fille. Il y a trois ans, Julie* alors âgée de 11 ans a été violé, puis victime de harcèlement scolaire et d’incitation au suicide via les réseaux sociaux. Un calvaire qui conduira l’adolescente, âgée aujourd’hui de 14 ans, à faire plusieurs tentatives de suicide.
Sa mère a décidé de rompre le silence.
” En m’exprimant, en dénonçant publiquement ce qu’elle a subi, je veux qu’elle relève la tête. Je veux que justice lui soit rendue »
Trois ans de calvaire
Quand Julie est entrée en septembre 2012 en 6e, elle était une fillette, rieuse et bien dans sa peau.
« Cinq mois plus tard, son comportement avait changé. Elle s’était repliée sur elle-même et était devenue agressive. Rien n’expliquait son comportement »
Rien sauf l’agression sexuelle qu’avait subi l’adolescente .Un cauchemar pour l’enfant de 11 ans. Son agresseur se ventera de son acte… Julie et ses parents iront porter plainte. La jeune victime sera auditionnée par les services compétents et dirigée au Centre d’accueil spécialisée pour les agressions (CASA). « Là, elle a été hospitalisée deux mois. Les médecins avaient peur pour sa vie » explique sa mère.
Changement d’école. « Nous pensions que dans le privé cela changerait. Mais nous habitons dans une petite ville et tout le monde se connaît », précise la mère. Le harcèlement a continué et s’est même amplifié.
« Elle se faisait traiter de menteuse. Un soir en rentrant de l’école et pour l’inciter à enlever sa plainte, elle a été agressée à la bombe lacrymogène. Son visage et son cou ont été brûlés. Notre plainte est restée sans suite… ». Julie n’en peut plus et tente de se suicider. Elle sera hospitalisée 4 mois.
Ses parents l’éloignent encore un peu. Ils l’inscrivent dans un autre collège du pays de Bray. « Tout se passait bien. Elle reprenait vie jusqu’à ce que des élèves exclus de son ancien établissement ne fassent irruption dans le nouveau. Le harcèlement a recommencé ». L’adolescente commence à se scarifier les jambes et les bras.
« C’est terrible quand votre enfant vous dit “maman, j’aurais préféré que l’on ne sache jamais que j’ai été violée. Je serais mieux morte»
Incitation au suicide sur les réseaux sociaux
Une page facebook a été créée « pour que Julie se suicide ».
« Pour une gamine, se retrouver ainsi jetée en pâture revient à être violée de nouveau. Nous avons porté plainte auprès du procureur pour que soit retirée cette page. Mais le mal était fait… ” .
Un traumatisme qui l’amènera à faire plusieurs tentatives de suicide. Un mal être qui l’obligera à être hospitalisée.
« Elle veut tourner la page mais n’y arrive pas. Nous avons porté plainte à neuf reprises. Son agresseur et ses harceleurs vivent comme si rien ne s’était jamais passé. Julie souffre et pense ne pas être reconnue comme une victime. C’est le genre d’histoire qui détruit une famille »
*Le prénom a été changé pour préserver l’anonymat de la jeune fille et sa famille.
Plus d’informations dans notre édition papier du 25 février