Plusieurs sources concordantes permettent aujourd’hui d’affirmer que le futur cinéma de huit salles à Dieppe trouvera sa place à côté de la Scène nationale (DSN), à l’endroit de l’actuelle caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) et de l’Urssaf, face à la gare. Deux administrations amenées à déménager, qui pourraient donc laisser place nette à un complexe cinématographique.
Le terrain appartient à la Ville
C’est l’hypothèse la plus probable qui se dégage de l’étude de faisabilité, toujours en cours de réalisation par la Semad, la société d’économie mixte de l’agglomération dieppoise :
« C’est l’un des terrains qui pourrait être retenu, mais ce n’est pas le seul et le choix final reviendra au maire de Dieppe (ndlr : Sébastien Jumel) », tempère Philippe Meslin, directeur de la Semad.
En réalité, le choix serait déjà fait : ce terrain est celui qui remporte le plus l’adhésion parmi les différents acteurs de ce dossier, entièrement privés, mais soutenu par la collectivité.
L’emplacement présente de sérieux atouts pour un tel équipement. Il est relativement bien situé au cœur de la ville, avec une belle visibilité, dans un quartier en plein changement (la fameuse « tête nord » de la zone d’aménagement concerté Dieppe-Sud).
Le futur cinéma se trouverait ainsi au cœur d’un grand ensemble culturel, à côté de la Scène nationale (un jour rénovée ?), de la future Halle à tabac transformée en salle de musiques actuelles et d’une hypothétique nouvelle médiathèque derrière les ateliers municipaux. Cette zone est aussi très bien desservie par les transports en commun et les futurs aménagements la rendront presque exclusivement piétonne.
Un terrain petit, un cinéma en hauteur
Mais ce terrain, propriété la Ville de Dieppe, a aussi des inconvénients, en tête desquels sa surface. 2 500 m2 environ, c’est peu pour bâtir un multiplex de cinéma de huit salles. Le cinéma devra donc être bâti en hauteur, ce qui implique un coût de construction au moins 20 % plus cher et un coût d’exploitation plus lourd à gérer pour le futur exploitant.
Dans ce dossier complexe mais ô combien attendu par la population, tout sera donc affaire de « compromis »selon Germano Gazzani, l’actuel propriétaire du Rex place nationale, l’un des acteurs principaux dans ce dossier. « Ces obstacles sont surmontables », affirme-t-il, tout en se disant « plus en phase »avec le maire de Dieppe que par le passé.
Quelle sera la position de la Ville ?
Reste à connaître la position de la Ville sur ce dossier : soit elle cède le terrain nu (avec l’immeuble de la CPAM rasé) pour une somme symbolique aux investisseurs ; soit elle leur fait payer le prix du marché. Une question essentielle, qui déterminera le montage financier d’un projet estimé à 7 millions d’euros venant entièrement du privé. Il faudra trancher rapidement, le maire de Dieppe souhaitant que ce cinéma ouvre ses portes avant la fin de son mandat, soit avant l’année 2020…