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Dans tout récit trop long, il existe des obscurités ou des lacunes. Ainsi, nous ne saurons jamais pourquoi le duffle-coat Ralph Lauren quitta le 32 de la rue des Abondances pour se retrouver, lui déjà usé, et aussi loin, sur le campus d’une faculté rouennaise. Des histoires, encore, et qui pourrait vous intéresser. Toujours est-il qu’il ne fallut qu’une ruse banale pour que Nicolas emporte le précieux objet. L’ancien propriétaire (quel lien avec la dame âgée du Point du Jour ?) s’il ne devina jamais qui lui avait dérobé, avait cependant des relations. On verra comment et pourquoi.

Revenu au Normandia, Nicolas exhiba sa trouvaille. D’emblée, les trois amis en escomptèrent le bon prix. La bonne fortune en ces temps où, citation : L’argent est seul maître, et où la pauvreté ne peut avoir raison ? Pour l’heur, tentation fut évoquée de le conserver et, fashion l’un l’autre, de le porter à loisir. Mais quoi, nous ne sommes pas des pois-chiches : le risque fut jugé trop grand. Et trop grand aussi le duffle-coat pour le petit Karim, à peine à la taille pour Charly. Restait la vanité. Mais il leur prenait parfois des accès de maintien moral qu’ils confondaient avec la vertu. Le manteau prit donc place dans la chambre comme un trophée en même temps qu’une preuve de détachement. Ceux qui y décèleraient une preuve de cynisme joueraient, comme on dit, sur du velours. Mais de ce défaut, ils ne seraient pas exempts, eux non plus.

Avec régularité, nos étudiants (plus souvent nos étudiantes) organisent ce qu’il est convenu de nommer des vides-dressing. Cela se passe chez les parents, ces derniers voyant d’un œil clair qu’on soit économe sinon près de ses sous (en l’occurrence les leurs). Si chacun apporte ses fringues, personne n’en distingue la provenance. Ensemble, on s’attribue le rôle facile de brocanteur d’armoires trop pleines. Tel pull, pantalon, manteau offerts par Mamie, à condition qu’ils soient de marque, trouvent toujours preneur. Idem pour les accessoires et les chaussures. Le seul rôle des adultes est de veiller à ce qu’on ne bazarde pas à des prix ridicules. Marchander ? Oui, sans faire mauvais genre, mais dans celui du cynisme.

Autant dire que nous sommes entre nous et que chaque résidents reconnaît ses voisins. Ou apparentés. Ce pourquoi Nicolas et Charly firent une entrée vite identifiable. Pas à leur honneur. Passé un certain temps de retrouvailles, trois des convives présents commencèrent à s’intéresser (toutes les apparences du détachement) au trop fameux duffle-coat. Si nous connaissons Ralph Lauren ? Pensez donc, c’est un ami. Et grand ami aussi de l’ancien propriétaire du fabuleux manteau.

Ce propriétaire, un peu bête mais surtout rancunier, cultivait l’amitié. Il la trouvait dans les milieux politiques d’extrême-droite (tendance identitaire). Lors du vol, il n’avait pas caché sa déconvenue. La chose se passait au pub O’Kallaghan à l’heure des retrouvailles. Besaces pleines contre besaces vides ? On va te le retrouver dirent les amis. Vaines promesses ou serments fidèles, toujours est-il qu’une quinzaine plus tard, la clarté de la vérité s’imposait à tous.

Dans tout récit trop long, il existe des obscurités ou des lacunes. Ainsi, nous ne saurons jamais pourquoi le duffle-coat Ralph Lauren quitta le 32 de la rue des Abondances pour se retrouver, lui déjà usé, et aussi loin, sur le campus d’une faculté rouennaise. Des histoires, encore, et qui pourrait vous intéresser. Toujours est-il qu’il ne fallut qu’une ruse banale pour que Nicolas emporte le précieux objet. L’ancien propriétaire (quel lien avec la dame âgée du Point du Jour ?) s’il ne devina jamais qui lui avait dérobé, avait cependant des relations. On verra comment et pourquoi.

Revenu au Normandia, Nicolas exhiba sa trouvaille. D’emblée, les trois amis en escomptèrent le bon prix. La bonne fortune en ces temps où, citation : L’argent est seul maître, et où la pauvreté ne peut avoir raison ? Pour l’heur, tentation fut évoquée de le conserver et, fashion l’un l’autre, de le porter à loisir. Mais quoi, nous ne sommes pas des pois-chiches : le risque fut jugé trop grand. Et trop grand aussi le duffle-coat pour le petit Karim, à peine à la taille pour Charly. Restait la vanité. Mais il leur prenait parfois des accès de maintien moral qu’ils confondaient avec la vertu. Le manteau prit donc place dans la chambre comme un trophée en même temps qu’une preuve de détachement. Ceux qui y décèleraient une preuve de cynisme joueraient, comme on dit, sur du velours. Mais de ce défaut, ils ne seraient pas exempts, eux non plus.

Avec régularité, nos étudiants (plus souvent nos étudiantes) organisent ce qu’il est convenu de nommer des vides-dressing. Cela se passe chez les parents, ces derniers voyant d’un œil clair qu’on soit économe sinon près de ses sous (en l’occurrence les leurs). Si chacun apporte ses fringues, personne n’en distingue la provenance. Ensemble, on s’attribue le rôle facile de brocanteur d’armoires trop pleines. Tel pull, pantalon, manteau offerts par Mamie, à condition qu’ils soient de marque, trouvent toujours preneur. Idem pour les accessoires et les chaussures. Le seul rôle des adultes est de veiller à ce qu’on ne bazarde pas à des prix ridicules. Marchander ? Oui, sans faire mauvais genre, mais dans celui du cynisme.

Autant dire que nous sommes entre nous et que chaque résidents reconnaît ses voisins. Ou apparentés. Ce pourquoi Nicolas et Charly firent une entrée vite identifiable. Pas à leur honneur. Passé un certain temps de retrouvailles, trois des convives présents commencèrent à s’intéresser (toutes les apparences du détachement) au trop fameux duffle-coat. Si nous connaissons Ralph Lauren ? Pensez donc, c’est un ami. Et grand ami aussi de l’ancien propriétaire du fabuleux manteau.

Ce propriétaire, un peu bête mais surtout rancunier, cultivait l’amitié. Il la trouvait dans les milieux politiques d’extrême-droite (tendance identitaire). Lors du vol, il n’avait pas caché sa déconvenue. La chose se passait au pub O'Kallaghan à l’heure des retrouvailles. Besaces pleines contre besaces vides ? On va te le retrouver dirent les amis. Vaines promesses ou serments fidèles, toujours est-il qu’une quinzaine plus tard, la clarté de la vérité s’imposait à tous.