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Premiers Plans 2015 – Jours 2, 3 et 4

Samedi 17

 

 

 
 

C’est mon anniv alors j’aime bien cette journée d’avance, même si je ne pratique les anniversaires que discrètement. De toute façon, le véritable événement du 19 janvier, c’est que Depardieu et son nez sont en ville. Enfin je peux pas vous le confirmer à 100 % car, les singes n’allant pas au zoo, je suis pas allé le voir. Bien sûr il y a des photos, des vidéos, des témoignages, mais on est 2015, on n’est pas dupes, on sait jusqu’où ils sont prêts à aller pour nous entuber… Une fois encore on se moqua des remarques maladroites de Depardieu, comme si c’était du devoir des acteurs d’être des intellectuels. Il aurait pris la défense de la Russie en affirmant que les prisonniers y sont très bien nourris. J’aimerais bien prendre parti mais j’ai jamais mangé dans une prison russe.

 

Pain, amour, ainsi soit-il, Dino Risi, 1955

 

 

http://36.media.tumblr.com/3467a26f2e915c44978d9f7f3194e1aa/tumblr_niy561sEys1sn0ipuo1_1280.jpg

 

 

Belle petite comédie, beaucoup plus anodine et légère que les quatre films de Risi vus jusqu’alors à Premiers Plans. Ce qu’on perd en noirceur, on le gagne en efficacité, et pfiou les gens se marrent follement dans cette petite salle des 400 coups, essentiellement il faut le dire remplie ce matin de vieilles bourgeoises qui, exaltées comme elles n’ont jamais été, s’empresseront d’appeler leur mari à la fin de la séance : « Ça y est, Alain, j’ai joui ! ». Cela dit, je ne perçois pas trop l’apport de Risi à l’affaire, j’ai l’impression de voir un film de commande qu’à peu près n’importe qui aurait pu tourner à la même époque, par exemple aux États-Unis, avec Cary Grant dans le rôle du Maréchal, Marilyn Monroe dans le rôle de Sofia et Grace Kelly dans celui de Violante.

 

Ne te méprends pas, je suis pas le fesse-cahiers des Cahiers, c’est pas grave du tout que Dino Risi parvienne à s’effacer le temps d’un film enjoué, c’est même au contraire un signe de vivacité exemplaire.

 

Le Bal du samedi, Dino Risi, 1953

 

 

http://36.media.tumblr.com/fc7679a27da3970862f70efeba9ee820/tumblr_niy57yyDnf1sn0ipuo1_400.jpg

 

 

Le Bal du samedi, c’est un court-métrage extrait d’un film à sketches intitulé L’Amour à la ville, qui regroupait Marco Ferreri à la production et entre autres, à la réalisation, Fellini, Antonioni et, donc Risi. Ça calme. Comme d’hab, Antonioni essaie d’être le plus marrant du lot en filmant face à un drap blanc le témoignage de deux meufs qui ont tout raté, y compris leur suicide d’amour. Le segment de Risi, quant à lui, s’inscrit dans la tradition Tati Étaix du burlesque d’observation tendre mais sans pitié, et s’avère être super frais et mimi.

 

Risi, le pessimiste joyeux de la comédie italienne, Emmanuel Barnault, 2008

 

 

http://40.media.tumblr.com/10845a17a4c84ecedf03c34add2119d9/tumblr_niy5chzHjd1sn0ipuo1_400.png

 

 

Barnault parle à mille à l’heure, encore plus vite que Vittorio Gassman en fanfaron, et son collègue chercheur parle bien : ils sont sympathiques, mais on est à la limite du Circulez y’a rien à voir car c’est vraiment le 52 minutes TV classique, qui danse autour de son sujet au lieu de creuser au cœur. Ce que ça dit de la comédie à l’italienne, si on met à part le factuel que je maîtrise pas du tout – au fait j’ai remarqué que les gens en italien, ou en tout cas dans l’italien de Risi, disent « Ignorante ! » pour se traiter d’idiots et « Ordinario ! » pour se traiter de vulgaires personnages, fascinant n’est-ce pas ? – je l’avais deviné comme un grand au bout de cinq ou six films de Risi. Malgré tout, on peut voir plein de gens qui ont côtoyé Risi, et même Risi en personne, tous en fin de vie, et ça a au moins le mérite de capter des voix qui sont sur le point de se taire à jamais. Aussi, le film utilise des bouts des Monstres et ça m’a permis de vérifier que les sketches pris isolément fonctionnent tous à peu aussi efficacement.

 

Eh petit lecteur, tu sais que je participe activement à Radio Campus Angers cette année, Cine qua non, 20h 21h, un mardi sur deux ? Or à Radio Campus Angers, il y a une quotidienne d’info, Le Sous-marin, et Le Sous-marin, à l’occasion de Premiers Plans, se consacrait au cinéma. Ainsi je fus appelé à chroniquer en immersion deux fois par jour, avec l’aide en général d’un poulain du Jury étudiant qui décerne le prix du Meilleur Film d’école. Si tu cliques sur l’image, tu auras le podcast de la première émission, avec en invité un gros ours nommé Bertrand Blier.

 

 

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Par révérence envers le monsieur, j’ai dû couper deux gags qui pourtant étaient les plus drôles gags de la chronique, peut-être les plus drôles gags de toutes mes chroniques, de toute ma vie, que dis-je, une péninsule, mais bon c’est la vie des médias. Voici les gags :

 

« Victor : Je suis très content qu’on commence par la rétrospective Bertrand Blier car c’est mon cinéaste favori !

Jean : C’est votre cinéaste favori, Bertrand Blier ?

Victor : Ouais, pourquoi pas ?

Jean : Vous déconnez, c’est même pas le cinéaste favori de sa propre mère, Bertrand Blier. »

 

« Victor : Dans ce cas, soyez redevable, Blier a eu la politesse de nous épargner ses pires films en demandant aux programmateurs de faire une rétrospective non intégrale !

Jean : Ah bon, il a enlevé ses pires films ? Alors pourquoi il en reste ? »

 

 

Marc Jacobs, Sam de Jong, 2015


 

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Sivas, Kaan Müjdeci, 2015

 

 

http://40.media.tumblr.com/cefad623812ddb6a82b576978a0876e7/tumblr_niy5vrKSBQ1sn0ipuo1_1280.jpg

critique à venir

 

 

Spartacus et Cassandra, Ioanis Nuguet, 2015

 

 

http://36.media.tumblr.com/6baf40a0da7283810cfe8d44a58e45e9/tumblr_niy5xvlVcl1sn0ipuo1_1280.jpg

critique à venir

 

 

Sortie de séance au-delà de minuit, j’ai grave le dalle. Je me dis fais-toi plaiz mon pote, c’est ton jour bougie: tu vas aller dans un kebab mais pas le kebab de d’habitude – pas Fry Chicken avec son thé à volonté, sa sucette offerte et sa viande aléatoire (putain ça me fait saliver d’écrire viande aléatoire, j’ai envie de tout lâcher de m’en faire un double dose avec supplément cheese, pas savoir si ça va être délicieux ou à gerber ça me rend dingo comme un jour de tiercé) – un kebab totalement inédit ce sera forcément bon car même si c’est mauvais ce sera nouveau et le nouveau quel que soit son contenu c’est pas moi qui le dis a une valeur cathartique. C’est parti pour l’aventure, confiance dans le hasard, je m’arrête au premier venu – Coq Minute, Place Hérault. Ivre de ma témérité, je lance audacieusement : « Un amerloque à emporter, siouplé ! » Le cuistot se retourne. Bam. C’est un type de Fry Chicken.

Samedi 17

 

 

 
 

C’est mon anniv alors j’aime bien cette journée d’avance, même si je ne pratique les anniversaires que discrètement. De toute façon, le véritable événement du 19 janvier, c’est que Depardieu et son nez sont en ville. Enfin je peux pas vous le confirmer à 100 % car, les singes n’allant pas au zoo, je suis pas allé le voir. Bien sûr il y a des photos, des vidéos, des témoignages, mais on est 2015, on n’est pas dupes, on sait jusqu’où ils sont prêts à aller pour nous entuber… Une fois encore on se moqua des remarques maladroites de Depardieu, comme si c’était du devoir des acteurs d’être des intellectuels. Il aurait pris la défense de la Russie en affirmant que les prisonniers y sont très bien nourris. J’aimerais bien prendre parti mais j’ai jamais mangé dans une prison russe.

 

Pain, amour, ainsi soit-il, Dino Risi, 1955

 

 

http://36.media.tumblr.com/3467a26f2e915c44978d9f7f3194e1aa/tumblr_niy561sEys1sn0ipuo1_1280.jpg

 

 

Belle petite comédie, beaucoup plus anodine et légère que les quatre films de Risi vus jusqu’alors à Premiers Plans. Ce qu’on perd en noirceur, on le gagne en efficacité, et pfiou les gens se marrent follement dans cette petite salle des 400 coups, essentiellement il faut le dire remplie ce matin de vieilles bourgeoises qui, exaltées comme elles n’ont jamais été, s’empresseront d’appeler leur mari à la fin de la séance : « Ça y est, Alain, j’ai joui ! ». Cela dit, je ne perçois pas trop l’apport de Risi à l’affaire, j’ai l’impression de voir un film de commande qu’à peu près n’importe qui aurait pu tourner à la même époque, par exemple aux États-Unis, avec Cary Grant dans le rôle du Maréchal, Marilyn Monroe dans le rôle de Sofia et Grace Kelly dans celui de Violante.

 

Ne te méprends pas, je suis pas le fesse-cahiers des Cahiers, c’est pas grave du tout que Dino Risi parvienne à s’effacer le temps d’un film enjoué, c’est même au contraire un signe de vivacité exemplaire.

 

Le Bal du samedi, Dino Risi, 1953

 

 

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Le Bal du samedi, c’est un court-métrage extrait d’un film à sketches intitulé L’Amour à la ville, qui regroupait Marco Ferreri à la production et entre autres, à la réalisation, Fellini, Antonioni et, donc Risi. Ça calme. Comme d’hab, Antonioni essaie d’être le plus marrant du lot en filmant face à un drap blanc le témoignage de deux meufs qui ont tout raté, y compris leur suicide d’amour. Le segment de Risi, quant à lui, s’inscrit dans la tradition Tati Étaix du burlesque d’observation tendre mais sans pitié, et s’avère être super frais et mimi.

 

Risi, le pessimiste joyeux de la comédie italienne, Emmanuel Barnault, 2008

 

 

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Barnault parle à mille à l’heure, encore plus vite que Vittorio Gassman en fanfaron, et son collègue chercheur parle bien : ils sont sympathiques, mais on est à la limite du Circulez y’a rien à voir car c’est vraiment le 52 minutes TV classique, qui danse autour de son sujet au lieu de creuser au cœur. Ce que ça dit de la comédie à l’italienne, si on met à part le factuel que je maîtrise pas du tout – au fait j’ai remarqué que les gens en italien, ou en tout cas dans l’italien de Risi, disent « Ignorante ! » pour se traiter d’idiots et « Ordinario ! » pour se traiter de vulgaires personnages, fascinant n’est-ce pas ? – je l’avais deviné comme un grand au bout de cinq ou six films de Risi. Malgré tout, on peut voir plein de gens qui ont côtoyé Risi, et même Risi en personne, tous en fin de vie, et ça a au moins le mérite de capter des voix qui sont sur le point de se taire à jamais. Aussi, le film utilise des bouts des Monstres et ça m’a permis de vérifier que les sketches pris isolément fonctionnent tous à peu aussi efficacement.

 

Eh petit lecteur, tu sais que je participe activement à Radio Campus Angers cette année, Cine qua non, 20h 21h, un mardi sur deux ? Or à Radio Campus Angers, il y a une quotidienne d’info, Le Sous-marin, et Le Sous-marin, à l’occasion de Premiers Plans, se consacrait au cinéma. Ainsi je fus appelé à chroniquer en immersion deux fois par jour, avec l’aide en général d’un poulain du Jury étudiant qui décerne le prix du Meilleur Film d’école. Si tu cliques sur l’image, tu auras le podcast de la première émission, avec en invité un gros ours nommé Bertrand Blier.

 

 

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Par révérence envers le monsieur, j’ai dû couper deux gags qui pourtant étaient les plus drôles gags de la chronique, peut-être les plus drôles gags de toutes mes chroniques, de toute ma vie, que dis-je, une péninsule, mais bon c’est la vie des médias. Voici les gags :

 

« Victor : Je suis très content qu’on commence par la rétrospective Bertrand Blier car c’est mon cinéaste favori !

Jean : C’est votre cinéaste favori, Bertrand Blier ?

Victor : Ouais, pourquoi pas ?

Jean : Vous déconnez, c’est même pas le cinéaste favori de sa propre mère, Bertrand Blier. »

 

« Victor : Dans ce cas, soyez redevable, Blier a eu la politesse de nous épargner ses pires films en demandant aux programmateurs de faire une rétrospective non intégrale !

Jean : Ah bon, il a enlevé ses pires films ? Alors pourquoi il en reste ? »

 

 

Marc Jacobs, Sam de Jong, 2015


 

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Sivas, Kaan Müjdeci, 2015

 

 

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critique à venir

 

 

Spartacus et Cassandra, Ioanis Nuguet, 2015

 

 

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critique à venir

 

 

Sortie de séance au-delà de minuit, j’ai grave le dalle. Je me dis fais-toi plaiz mon pote, c’est ton jour bougie: tu vas aller dans un kebab mais pas le kebab de d’habitude – pas Fry Chicken avec son thé à volonté, sa sucette offerte et sa viande aléatoire (putain ça me fait saliver d’écrire viande aléatoire, j’ai envie de tout lâcher de m’en faire un double dose avec supplément cheese, pas savoir si ça va être délicieux ou à gerber ça me rend dingo comme un jour de tiercé) – un kebab totalement inédit ce sera forcément bon car même si c’est mauvais ce sera nouveau et le nouveau quel que soit son contenu c’est pas moi qui le dis a une valeur cathartique. C’est parti pour l’aventure, confiance dans le hasard, je m’arrête au premier venu – Coq Minute, Place Hérault. Ivre de ma témérité, je lance audacieusement : « Un amerloque à emporter, siouplé ! » Le cuistot se retourne. Bam. C’est un type de Fry Chicken.