Aller au contenu

France Bleu s’apprête à lâcher Le Havre et Evreux 

(fil-fax 07/01/15) Les antennes dites micro-locales France Bleu de Radio France sont menacées de fermeture au Havre et à Evreux. Confronté à un déficit financier, le groupe à qui il manquerait « 15 à 20 millions d’euros » sur un budget de 650 millions … Lire la suite

(fil-fax 07/01/15)

Les antennes dites micro-locales France Bleu de Radio France sont menacées de fermeture au Havre et à Evreux. Confronté à un déficit financier, le groupe à qui il manquerait « 15 à 20 millions d’euros » sur un budget de 650 millions environ, selon l’avis du rapporteur sur le volet audiovisuel du projet de loi de finances 2015 doit réaliser des économies. Mais, selon Bruno Leroy, délégué de Radio France pour la région Nord-Normandie, « la priorité est de consolider et rationaliser par un redéploiement le maillage du territoire ».

Les deux antennes dites « micro-locales », opérationnelles depuis 2004 à Evreux et depuis 2005 au Havre comptent aujourd’hui cinq salariés chacune (deux journalistes, deux animateurs et un technicien), soit dix postes dont trois journalistes titulaires, et assurent 21 minutes par jour de décrochages locaux (informations, météo, journaux, trafic, sorties, animation). Le reste du programme est assuré par l’antenne régionale de Rouen. La suppression en France d’ici l’été prochain des cinq antennes micro-locales a été évoquée lors du dernier Comité central d’entreprisedu groupe, qui s’est tenu à Paris le 16 décembre 2014. Sont concernées les stations de La Roche-sur-Yon, Tulle, Le Havre, Évreux et Toulon.

« Cette décision ne nous étonne pas outre-mesure, note à Evreux Laurent Philippot, secrétaire du CHSCT. Depuis le début, des doutes sont émis sur l’existence des micro-locales et, depuis 2006, la réflexion engagée sur leur avenir par la direction. » Les élus ont lancé une pétition en ligne (http://www.petitionpublique.fr). Si les économies des frais de fonctionnement annuels représenteraient 200.000 € (hors masse salariale) pour les deux antennes normandes, il s’agit surtout, selon Bruno Leroy de « renforcer notre présence dans des territoires où nous ne sommes pas, comme à Lyon, Angers ou en Midi-Pyrénées par exemple ».

« Les reportages ne peuvent pas tous se faire par téléphone depuis Rouen », protestent les élus du CE Nord Normandie. Ils demandent « un maintien renforcé des équipes sur les deux sites normands », avec notamment deux journalistes sur place dans l’agglomération havraise. Le maire UMP du Havre Edouard Philippe, informé mi-décembre par le PDG de l’entreprise, Mathieu Gallet des projets du groupe, dit « comprendre tout à fait les soucis de réorganisation d’une structure mais l’enjeu est la qualité de l’information et du service public, sur un territoire de plus de 500.000 habitants qui a une forte actualité. » Il s’étonne que l’on veuille « organiser une radio sur un modèle administratif en l’implantant dans une préfecture de région, ce qui ne correspond pas à la réalité d’un territoire ». Tel est le message qu’il compte faire passer très prochainement au PDG de Radio France.