C'est un énorme fût circulaire tout bleu, qui s'élève sur les quais de la rive nord de la Seine, entre les ponts Flaubert et Guillaume-le-Conquérant. On le remarque immédiatement dans le décor, lorsque l'on grimpe sur l'un des belvédères naturels cernant la ville aux cents clochers. Quand on ne connaît rien de cette étrange construction, impossible d'en deviner l'usage. En fait, il s'agit ni plus ni moins que d'un espace dédié à l'exposition de panoramas monumentaux.
L'idée de construire le premier panorama revient au peintre irlandais Robert Barker (1739-1806), qui imagine de reproduire un paysage à 360° par tranches, puis d'exposer son œuvre dans une rotonde de grande taille où le visiteur s'immerge totalement. Pour cela, il faut que ce spectateur se retrouve totalement coupé du monde extérieur et qu'il perde ses repères. Barker propose donc à ses premiers clients d'Édimbourg ce que nous qualifierions aujourd'hui de « visite virtuelle », avant de gagner Londres avec son invention. Succès total et notoriété immédiate !
Tout au long du XIXe siècle, les panoramas connaissent un franc succès avant de tomber en déclin avec l'apparition de la photographie et du cinéma, puis de disparaître. Effacés par la modernité galopante, en quelque sorte… Jusqu'à ce que l'architecte allemand Yadegar Asisi redécouvre le concept et utilise le dernier cri de la technologie pour le ressusciter. En d'autres termes, la modernité redonne vie à ce qu'elle a tué un siècle et quelque plus tôt. C'est d'abord en Allemagne que renaissent ces premiers panoramas new look : Leipzig, Dresde, Berlin… où ils connaissent un franc succès. Et maintenant, Rouen donc. Première immersion proposée, depuis le 20 décembre dernier, Rome au IVe siècle de notre ère. Puis viendra le tour de la jungle amazonienne, qui cédera enfin la place à Rouen au XVe siècle. Tout un programme !
Tous renseignements sur www.panoramaxxl.com
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