En lançant son appel à N. Sarkozy et à l'UMP, pour une manifestation d'unité Nationale, le premier Ministre Manuel Valls, avec l'accord de François Hollande, a ouvert un espace à des polémiques mortifères .
En vieux briscard de la politique qu'ils sont, on ne peut pas douter qu'ils l'ont fait sciemment et en toute conscience .
Ils ont l'un et l'autre, mais aussi d'autres autour d'eux, bien conscience du rapport des forces politiques et de l'état de l'opinion publique .
Demander à une formation politique de droite de s'associer à une manifestation d'unité, c'est ouvrir la porte à toutes les autres forces politiques, y compris celles dont on dit ne pas souhaiter la présence . D'autant que le président, c'est tout de même permis de recevoir « officiellement » la présidente d'un parti politique soi-disant infréquentable !
C'est à un drôle de jeu que se livre le pouvoir .
Il est indispensable, en toutes circonstances, de rappeler les valeurs de la République, mais ce ne sont pas de discours dont se nourrit notre peuple, c'est d'actes .
Un vrai combat contre les inégalités, une politique internationale qui considère tous les états sur un pied d'égalité .
La présence de Sarkozy ne gommera en rien nos différences et mon opposition à ses idées ; celle de Hollande ne m'empêchera à aucun moment de manifester contre sa politique de reniement des valeurs de gauche.
Mais je n'aurai aucunement honte d'être le même jour, à la même heure dans la rue pour défendre la République.
Patrick Fourrier