Les agressions contre les agents publics marquent une évolution qui me préoccupe comme élu, et que je constate très, trop, souvent au quotidien.
L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) vient de rendre public son rapport 2014, et apporte ainsi un éclairage particulier utile sur ce sujet. Il étudie notamment, très précisément, les faits de violence et d’agressions contre les agents des professions en contact avec le public : policiers, pompiers, médecins, mais aussi postiers, gardiens d’immeubles HLM et agents du transport public.
Globalement, les chiffres sont en hausse, parfois très forte : ainsi, les agressions contre les pompiers ont augmenté de 27 % en un an, celles contre les médecins de 15 %. Plus modérée est la hausse des atteintes contre les policiers, (5,5 % d’augmentation après trois années de diminution).
À La Poste, on constate certes une diminution des attaques à main armée contre les bureaux, mais une forte hausse des agressions verbales ou physiques contre les agents (+ 20 % dans les bureaux, + 14 % contre les facteurs en tournée). Le secteur des transports connaît aussi un triste « record » avec « 2,4 atteintes par million de voyages », un chiffre jamais atteint. Les agressions, qui vont des insultes ou crachats aux coups et blessures, touchent particulièrement les contrôleurs, dans les trains, et les conducteurs de bus. L’Observatoire note une hausse particulièrement forte des agressions dans les trains hors Île-de-France – elles ont doublé depuis 2007.
Seul secteur où les chiffres sont un peu moins mauvais : l’Éducation nationale, où le taux moyen d’incidents graves a connu « une baisse statistiquement significative de 1,3 point ».
Un zoom très intéressant est fait sur le secteur du parc HLM. On constate que le nombre d’agressions avec dépôt de plainte diminue. Mais contrairement aux apparences, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle – car l’Observatoire note que le dépôt de plainte apparaît de plus en plus difficile dans un certain nombre de cités, du fait « de la crainte d’être repérés par les habitants dans la salle d’attente du commissariat ». Le secteur HLM, dans lequel les gardiens victimes d’agressions vivent dans le même lieu que leurs agresseurs, est donc tout à fait particulier, et cette particularité rend difficile la statistique.
Il y a tout de même eu 1245 plaintes pour agressions en 2013 contre des agents des HLM. Les trois quarts d’entre elles sont des agressions verbales, mais 18 % sont physiques (avec ou sans arme). 7 % des agressions se déroulent dans le logement même de l’agent, et 20 % des atteintes ont pour origine un simple « rappel au règlement ».
Enfin, l’étude révèle que le coût global des travaux que les organismes HLM doivent effectuer à la suite d’acte de vandalisme ou de dégradation est, lui aussi, en forte hausse. De 7 € par logement en moyenne en 2011, il est passé à 12 € en 2013.
Accéder aux différentes études du rapport 2014 de l’ONDRP